C’est pour une raison de planification sans arrêt repoussée que les élus du CSE central doivent donner un avis sur une situation économique et financière 2023, laquelle fut présentée par la direction au CSE central du mois d’avril 2024 !
Alors que tous les regards sont tournés vers les résultats et bilans 2024, lesquels vont conditionner les enveloppes budgétaires d’intéressement et celles destinées à la reconnaissance financière collective et individuelle des efforts fournis par les salariés au quotidien.
Les élus CFDT déplorent la diminution tendancielle des effectifs globaux, notamment dans les collèges employé et agent de maîtrise, souvent les plus impactés par les réorganisations en cours.
Ils constatent également une baisse des frais de personnel sur l’AMAP (assurance de personnes) équivalente à la hausse de ceux de l’AMRC (retraite complémentaire) en lien avec les mouvements de personnel dus la réorganisation DOCC.
En lien avec le débat national sur les frais de gestion des organismes complémentaires d’assurance maladie, les élus CFDT sont attentifs au niveau des frais d’acquisition des contrats courtés et des frais de gestion externe dont l’augmentation pourrait se faire, pour rester concurrentiel, au détriment des frais administratifs interne du groupe.
En retraite complémentaire, l’excellente performance de gestion depuis 2017, se poursuit. Elle est le fruit de l’expertise acquise par l’expérience et la volonté de bien faire du collectif de salarié. Néanmoins, nous avons pu constater que ce tour de vis est certainement corrélé avec des conditions de travail dégradés sur certains sites, dégradation accentuée parfois par des annonces de réorganisation sans explications. L’arrivée de renforts se traduit par une augmentation des coûts (19 M€), mais reste encore très inférieur à l’objectif COM fixé par l’AGIRC ARRCO (inférieur de 13 M€).
En assurance de personne, les élus CFDT se réjouissent de la croissance d’activité, des résultats techniques et financiers positifs, de la solidité des fonds propres, dans un contexte de dérives anticipées des prestations santé et d’arrêt de travail en 2024. Néanmoins, dans un contexte de protection du pouvoir d’achat, les élus CFDT s’interrogent sur la nécessité absolue pour les GPS de suivre aveuglément les hausses tarifaires des assureurs privés. En effet, ces hausses ont été jugées injustifiées en 2024 par le récent rapport de mission du Sénat sur la santé et le pouvoir d’achat. En 2023, le ratio combiné n’a pas encore atteint la barre des 100%, malgré des hausses de cotisations continues et importantes. Par ailleurs, nous rappelons que ce ratio exclu les produits financiers, élément essentiel dans la formation du résultat du groupe.
A la suite du scandale national lié aux conditions de vie des pensionnaires de certains EHPAD, la holding MH a été contrainte en 2022 de déprécier pour un montant de 50 millions € sa participation dans KORIAN, devenue CLARIANE. C’est 100 M€ supplémentaires que le groupe doit provisionner en 2023, pour un total de 150 M€, soit 5 fois l’enveloppe d’intéressement. Cette situation devrait achever de convaincre les plus récalcitrants sur l’incapacité des formes de gouvernance capitalistique à gérer des organismes qui relèvent sans aucun doute du secteur de la protection sociale à but non lucratif et paritaire. Il faudrait reconnaître que le management par la peur, l’insuffisance des effectifs, l’obsession de la rentabilité n’ont jamais fait bon ménage avec la solidarité, la mutualisation et le juste équilibre pour la protection des personnes en général et des ainés en particulier. Les groupes humains forts et engagés se reconnaissent par la manière dont ils traitent leurs anciens.
Les travaux de la commission économique du CSE central conduisent à saluer les bons résultats et la solidité du groupe en 2023 malgré un contexte défavorable de l’environnement en assurance de personne. Les projections financières à moyen terme montrent la robustesse du groupe en cas de survenance de scénarios adverses.
Dans ce contexte favorable de partage de la valeur, les élus CFDT demandent qu’une part plus importante de celle-ci soit dirigée vers des embauches, qui permettraient de diminuer les surcharges de travail constatées et générées par les nombreuses transformations, la reconnaissance financière des salariés, et enfin l’amélioration des programmes de formation, des moyens données aux formateurs, en particulier lors des projets transformations.
Les élus CFDT donneront un avis d’abstention.
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