Les élus CFDT ont participé à l’élaboration de la résolution sur les EA votée à la majorité des élus du CSE central du 20 & 21/11/2024.
Nous souhaitons souligner que certains aménagements ont été apportés par la direction modifiant ainsi le projet exposé en séance et en prenant compte des demandes exprimées dans cette résolution.
Ces demandes n’auraient certainement pas été accordées si les élus du CSE central s’étaient contentés d’une déclaration. Celle-ci a permis quelques aménagements, lesquels sont insuffisants pour rendre objectifs et non arbitraire les entretiens d’évaluation, notamment la quasi-impossibilité pour un salarié d’atteindre une évaluation à 100% alors qu’il pourrait avoir atteint ses objectifs.
Pour l’avenir, dans l’intérêt des salariés, les élus CFDT proposent aux autres élus de continuer ou de s’adjoindre à cette démarche pour renforcer le poids du CSE central dans ses demandes d’amélioration des projets soumis à information consultation.
Résolution votée à la majorité des élus du CSE central : (CSEC du 20 et 21/11/2024)

Les élus du CSE CENTRAL sont sollicités aujourd’hui dans le cadre d’une information-consultation sur le projet d’évolution du formulaire d’entretien annuel.
Les élus du CSE CENTRAL expriment, par cette résolution, que d’une manière générale, l’entretien d’évaluation est une pratique très critiquée par de nombreux acteurs du monde du travail. En effet, évaluer le travail individuellement n’a rien d’évident ni de facile. Le plus critiquable est de prétendre que le résultat des entretiens est objectif alors que de nombreux obstacles l’empêchent de l’être et beaucoup de variables qualitatives entrent en jeu, ce qui compromet le caractère objectif de l’évaluation. Parmi ces obstacles, on peut citer que l’atteinte d’un objectif ne dépend pas uniquement du salarié sur lequel l’objectif a été fixé. On peut citer également qu’une part du travail est invisible, comme le sens de l’organisation ou d’application ont tendance à être naturalisées et de fait on rend invisible une part du travail.
Par ailleurs l’évaluation a souvent tendance à se concentrer sur les chiffres de résultats de productivité et à oublier la qualité, ce qui peut s’avérer dommageable si elle venait à encourager la sur compétition au détriment du collectif qui permet l’échange et le soutien.
Sur le projet d’évolution des EAP en tant que tel, les élus du CSE central constatent une baisse du seuil de 80% à 60 % en dessous duquel il est considéré que les résultats sont non atteints. Cette baisse de seuil parait plus favorable pour les salariés, à condition qu’elle ne soit pas uniquement motivée par la baisse de dossier à transmettre aux ressources humaines et la diminution induite de la prime variable sur objectif pour les salariés en bénéficiant dans leur contrat de travail.
Les élus du CSE central constatent le remplacement de l’indicateur résultat par performance, ainsi que l’appréciation nouvelle de la maîtrise du poste dont une composante principale est la notion subjective de comportement et d’implication culturelle dans le groupe et d’engagement, laquelle peut donner lieu à des jugements arbitraires difficilement évaluables et donc contestables par le salarié. Ce fait peut entrainer un impact négatif sur les conditions de travail, créer du stress, une sur implication consciente ou inconsciente du salarié dans son travail au détriment dans les 2 cas de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et accroitre les risques psycho sociaux. Cette évolution de l’évaluation nécessite une attention particulière sur la qualité des explications données aux responsables afin d’éviter les malentendus générateurs de conflits, d’autant plus qu’il est prévu d’exploiter les entretiens par l’Intelligence artificielle.
Pour une vision à 360° et dans un esprit de co-construction et d’optimisation de la cohésion collective, les salariés pourraient également évaluer leur manager.
L’entretien doit être le lieu d’échanges authentiques et de juste reconnaissance du travail. Il devrait uniquement se faire en présentiel.
Les élus du CSE central demandent que les souhaits exprimés lors des entretiens d’évaluation sur notamment les mobilités géographiques, les mobilités professionnelles initiées dans le souhait d’une évolution professionnelle ou pour alerter sur des risques psycho-sociaux, ne disparaissent pas dans les limbes et puissent faire l’objet de retours par les responsables ou la RH.
Enfin, ils demandent que les responsables soient plus impliqués dans le processus de demande de formation, et soient plus souvent à l’initiative de la demande lorsque celle-ci est nécessaire. Les demandes de formations refusées sans explications après 6 mois de délais sont un facteur redoutable de frustration, de démotivation et de désengagement des salariés et des responsables.
Enfin, dans un esprit de transparence, de dialogue, et d’utilité pour le groupe, les commentaires du responsable sur le projet professionnel d’un membre de son équipe devraient être visibles par le salarié.
Réponse de la direction à la résolution du CSE Central :
Déclaration des élus du CSE Central qui ont voté pour l’adoption de la résolution sur le projet d’évolution des Entretiens Annuels, en réponse à la direction :

Par la présente, nous prenons acte de votre courrier relatif à la résolution votée à la majorité des élus du CSE Central concernant l’évolution du dispositif d’évaluation individuelle des salariés.
Concernant les points 1),2),3),4),5),6),7) et 8) de votre courrier, nous prenons acte :
- des différents efforts déployés pour améliorer la qualité des descriptifs d’emploi, auxquels participent, par ailleurs, des représentants des organisations syndicales,
- du fait que vous appuyez la recherche d’objectifs effectivement observables,
- de l’accompagnement renforcé des managers,
- d’une meilleure exploitation des Entretiens Annuels à terme,
- de la préconisation pour des Entretiens Annuels en présentiel,
- etc…
Nous prenons acte de votre évolution et du fait que désormais les managers et RH prendront la pleine considération des souhaits exprimés par les salariés dans les Entretiens Annuels.
Concernant le point 9), sur la construction des entretiens professionnels, nous vous remercions d’avoir pris en compte la demande des élus du CSE Central, à savoir laisser visible le champ formalisant dans l’outil « FORME » l’avis du responsable sur l’évolution professionnelle/mobilité souhaitée par le salarié.
Cependant, nous persistons à penser que l’objectivité recherchée dans l’évaluation individuelle des salariés sera difficilement atteignable. De même, nous déplorons le maintien du caractère arbitraire de l’évaluation.
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